Friday 19 October 2012

Football français – Vive la différence!

Les choses sont en train de changer à l’AS Monaco FC. Il y a un nouveau président, l’homme d’affaires international Dmitry Rybolovlev, un entraîneur italien chevronné en la personne de Claudio Ranieri, une équipe managériale expérimentée menée par le dynamique Norvégien Tor-Kristian Karlsen, et un groupe de joueurs talentueux, qui commencent à connaître un réel succès sur le terrain.

Certaines choses, malheureusement, ne changent pas. L’une d’entre elles est la réaction qu’ont les autres clubs français vis-à-vis de leurs camarades évoluant dans la Principauté.

Durant la semaine qui vient de s’écouler, un certain nombre de présidents de club, y compris Frédéric Thiriez, le président de la Ligue Française, ont soulevé la question des avantages que Monaco retirerait de son régime fiscal (il est intéressant de noter, d’ailleurs, que Thiriez a fait ce commentaire juste avant sa réélection – l’argument ne serait-il donc pas plus démagogique que sérieux ?)

En réalité, il est difficile d’imaginer que ce commentaire  puisse être pris au sérieux par qui que ce soit. D’abord, le sujet n’est pas vraiment nouveau. Depuis que Monaco est devenu un club professionnel à temps plein, l’ASM FC a toujours évolué au sein des structures du football français.

Bien évidemment, personne ne contestait l’avantage spécial de Monaco lorsque le club était en passe de se faire reléguer en Ligue 2, et encore moins quand il occupait la vingtième place du championnat de Ligue 2. À l’époque, le club n’était pas vraiment avantagé, n’est-ce pas ? Bien sûr, la question est à nouveau soulevée maintenant, au moment où le club semble à nouveau sur le chemin de la réussite.

Cet argument est par conséquent dénué de sens et n’est pas la raison pour laquelle le club s’est récemment amélioré. La raison pour laquelle Monaco semble être à nouveau un club de gagnants repose sur un encadrement plus professionnel de l’équipe et du club, sur l’investissement fait dans les joueurs et, surtout, sur la nouvelle atmosphère de confiance qui y règne.

Un autre point montre clairement que le régime fiscal avantageux n’est qu’un miroir aux alouettes : à l’insistance du gouvernement français, les citoyens français ne peuvent pas bénéficier d’un impôt zéro sur le revenu.  Toutefois, beaucoup des plus grands joueurs de l’histoire de Monaco étaient français – les Giuly, Henry, Trézéguet, Barthez, Evra et consorts… Aucun d’entre eux n’était là pour l’allègement fiscal ! Et ce n’est pas non plus le cas de l’actuelle « épine dorsale » française de l’équipe monégasque : Valère Germain, Gary Coulibaly et les autres.

Peut-être que ce qui montre le mieux que l’argument fiscal n’a aucun sens est le fait que chaque club français a des avantages qui lui sont propres, liés à sa situation géographique, son histoire et ses supporters. Le PSG est basé dans la capitale, avec des millions de supporters potentiels ; Nice est idéalement situé pour attirer des fans venant de toute la Côte d’Azur ; Marseille et Saint-Etienne ont depuis longtemps des supporters dans toute la France, bien au-delà des régions dans lesquelles ils sont établis.

Monaco n’a pas ces avantages là. En réalité, comme le sait tout amateur de football français, le club a, même en période de prospérité, du mal à remplir le stade Louis II – bien que la fréquentation soit en nette amélioration. Nous n'aurons ainsi jamais les mêmes opportunités de recettes que les autres clubs.

Alors que veulent vraiment Thiriez et les autres présidents ? Un système qui "handicape" chaque équipe selon ses avantages naturels ?! Il est évident que cela dépasserait les frontières du ridicule. Qui déciderait des pénalités ou impôts supplémentaires à appliquer en fonction d'un grand nombre de supporters, d’un grand stade, d’impôts locaux peu élevés, d’une reconnaissance ancrée de l'importance de la marque? Sur quelles bases seraient calculées ces pénalités ?!

Le sport est avant tout une question de compétition libre. Si nous faisons en sorte de favoriser cette liberté dans la compétition, nous aurons un football bien plus passionnant. Cela devrait être le but de toute personne impliquée dans le football français, et celui de tout supporter.

Les règles de fair play financier de l’UEFA seront déjà une contrainte très forte pour tous les clubs qui cherchent à participer aux compétitions européennes (ce qui sera très certainement le cas de Monaco à l’avenir). Ce serait de la folie que d’y superposer des règles supplémentaires.

Le football français devrait tâcher d’inciter les meilleurs joueurs français et étrangers à rejoindre ses ligues, et non créer encore plus de règlements et règles fiscales complexes qui vont les rebuter.

Malheureusement, de nombreux grands joueurs français – come Ribéry, Evra, Benzema, Clichy – jouent encore hors des frontières de l’hexagone… Imposer plus de règles n’est pas un moyen de les y attirer de nouveau !

En fin de compte, tous les clubs ont des forces et des faiblesses qui leur sont propres. Acceptons donc cela, et que le jeu continue!

Vive la différence!

 

2 comments:

  1. l'ASM n'est pas à l’origine de la convention signée entre l'état français et l'état monégasque le 18 mai 1963. Cette convention fiscale n’est donc pas spécifique au monde du sport. Est-il juste de reprocher à un club de football une situation qui n’est pas de son fait et qui résulte d’un accord entre 2 pays?

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  2. L'AS Monaco a envie de se développer mais il ne pourra le faire seul. Il faut s'inscrire dans un projet global du foot français. L'ouverture des frontières, la mondialisation, la nouvelle donne dans le football avec de nouveaux investisseurs, la crise...il faut sortir des conflits internes et des jalousies pour se développer. Le football français mérite le meilleur!


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